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VOYAGE EN ESPAGNE POUR LES BTS ACSE ET BPREA 1ERE ANNEE

28 mars 2019

A l’heure où en France les citoyens sont de plus en plus nombreux à s’opposer aux fermes usines, en Espagne, des orientations bien différentes ont été prises…C’est ce qu’ont pu constater les apprentis BPREA et BTS ACSE 1ère année en voyage en Espagne, dans la région de Saragosse.

Première découverte pour les apprentis de l’ISVT, dans cette région d’Aragon, les exploitations laitières affichent un cheptel moyen de 500 vaches ! On est loin des standards altiligériens…

Visite d’une première ferme, « Granja Mas Bes » en Catalogne, où les normes environnementales, nous dit-on, sont plus strictes qu’en Aragon. Nous découvrons une ferme moderne et familiale qui comprend 566 vaches de race Prim’Holstein sur 250 Ha, avec une ration à base d’ensilage d’herbe et maïs irrigués. La ferme comprend également une unité de biogaz qui produit 2023 Mwh/an, les sous-produits de la méthanisation sont vendus sous forme de compost à une entreprise française. Le lait est acheté 320 € la Tonne par la coopérative ATO, les coûts de production avoisinent les 0,29€/L ce qui a obligé les exploitants à se diversifier en proposant des visites de leur ferme, avec un musée consacré à l’histoire de l’agriculture locale.

Plus à l’ouest, dans la région d’Aragon, les apprentis ont largement été impressionnés par la visite de l’une des plus grandes fermes d’Espagne, « Granja San José », où plus de 6000 animaux sont élevés sur 1300 Ha, dans une région où se pratique une agriculture très intensive. Cette région d’Espagne, infertile à l’origine, doit son développement au Canal de Catalogne qui a permis de mettre en place des cultures irriguées. Plus de 60 personnes travaillent dans cette entreprise familiale qui affiche un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros et 45 millions de litres de lait par an ! Les chiffres sont vertigineux, les installations et matériels impressionnants ; à titre d’exemples, un système de traite roto de 80 places permettant de traire 3200 animaux 3 fois par jour (soit 125 000 litres de lait produits chaque jour), une mélangeuse dessileuse automotrice, un séparateur de phase pour les effluents d’élevage… La ration des animaux, calculée par des nutritionnistes, est à base d’ensilage de maïs et herbe, soja OGM et concentrés pour un coût approximatif de 6€/vache/jour. L’entreprise souhaite se développer afin d’atteindre 9000 têtes et être le premier producteur de lait de la région…

Les apprentis ont également visité une entreprise arboricole qui produit et commercialise 30 millions de kg de fruits chaque année : nectarines, pêches et kakis, sur une surface de 300 Ha. Dans cette entreprise ultra moderne travaillent 240 personnes et emploie 160 personnes en saison pour les travaux des champs. Son principal débouché est l’Allemagne. Là aussi, l’eau est primordiale puisque 10000 m3/Ha sont nécessaires pour assurer la production. Récemment l’entreprise a investi dans des filets anti-grêle pour un coût de 1500€/Ha, réduisant ainsi les risques climatiques.

Question : combien de traitements phytosanitaires sont effectués sur les fruits ? Le responsable déclare faire 6 à 8 traitements/an en moyenne et souhaite à l’avenir développer une production de fruits en AB face à une demande croissante du consommateur.

Sur la route de l’Espagne, les BPREA et BTS ACSE ont également visité un domaine viticole, le Prieuré de Bébian, qui cultive différents cépages (Grenache et Syrah) sur 24 Ha de sols aux terroirs différents, le tout en biodynamie. La vendange manuelle, l’élevage en fût de chêne et les assemblages confèrent à ce vin une qualité exceptionnelle, avec des bouteilles allant de 8,30€ à 15€.

Les apprentis ont également pu assister à un désherbage mécanique inter-cep de la vigne sur le lycée agricole de Bonne Terre à Pézenas, l’occasion d’échanger avec le responsable d’exploitation sur les pratiques agricoles et l’histoire du vignoble de la Région.

Enfin, ce voyage fut l’occasion pour les apprentis de découvrir la capitale de la Catalogne, Barcelone, et de goûter aux spécialités culinaires de l’Espagne.

Une semaine chargée de souvenirs mais aussi d’interrogations face à des systèmes d’exploitation agricole toujours plus gourmands en eau et en intrants…Face aux pénuries d’eau, l’Espagne, comme tous les pays méditerranéens, n’échappera pas à une remise en question d’un mode de développement intensif qui gaspille et pollue, au profit d’une croissance plus durable et raisonnée. En particulier dans l’agriculture.